Chevalier Marion

La Terre, nous l’avons maltraitée. L’humain s’est lancé dans une course folle à la productivité. Couper, creuser, forer, réaménager, produire, produire, encore, trop souvent, détruire. 

Je travaille sur le paysage. J’interroge notre manière d’habiter la Terre, la fragilité de l’humain et de l’écosystème. De plus en plus touchée par les questions écologiques, mes œuvres sont empruntes d’un sentiment de perte à venir. Elles invitent à prendre le temps de nous reconnecter au vivant.

J’explore ces interrogations par la peinture et la vidéo, ces médiums se conjuguent souvent dans mes travaux. Ainsi, j’injecte du temps dans la peinture et compose mes vidéos comme des tableaux.

La plupart du temps, mes peintures sont réalisées sur Plexiglas transparent, symbole des innovations industrielles et fléau du présent, que je récupère et réemploie en support. Mes peintures sont majoritairement abstraites et éphémères. Leurs restes sont recyclés dans la création de nouvelles œuvres. Elles me permettent d’aborder ce sentiment intime de perte.

Mes vidéos, quant-à elles, sont à la lisière du documentaire. En prise directe avec le réel, elles le questionnent. Elles proposent un état des lieux des paysages que je traverse, évoquent un panel de sensations provoquées par ces rencontres. Travaillés par l’humain, ces paysages racontent notre manière d’habiter le monde. L’intime rejoint le collectif.

De la représentation d’un détail à un paysage perçu dans son ensemble, mes œuvres jouent d’une complémentarité. Chacune apporte des éléments pour réfléchir, de manière sensible, à notre relation au vivant.

Marion Chevalier