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Triphonoff Pascal

Peinture concept

44 Rue Rabelais 37500 chinon

Homme

50 ans et +

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Artiste peintre conceptuel, Pascal Triphonoff réalise une altération de mémoire picturale dans un continuum de peintures. Chaque original est numériquement reproduit comme fond de la future peinture, donnant naissance à une nouvelle œuvre originale, et ce à l'infini. Sa peinture se lit telle une phrase picturale mettant le regardeur devant le processus d'une œuvre en devenir permanent.

DÉMARCHE / REPENTIR – ALTÉRATION DE LA MÉMOIRE PICTURALE

Prétendre s’incarner dans une œuvre picturale au 21ème siècle peut sembler une gageure, face à plus d’un siècle de déconstructions successives dans tous les domaines, qu’ils soient artistiques et bien d’autres (philosophique, sociétal, politique… ).
Quant à moi, seuls me concernent les Arts Plastiques, notamment la peinture pour élaboreret construire une œuvre singulière dans ce monde pluriel.Dans mon cas, je n’ai ni les mots (Poésie, Littérature en générale), les sons (la Musique), le corps (la Danse), les concepts (La philosophie)…

Seule la peinture comme médium me semble pertinente pour un récit qui me soit propre c’est-à-dire
l’élaboration d’un Livre d’une seule et unique Peinture, voir la Peinture d’une vie. J’ai pris conscience très tard que faire un choix singulier ou subir un choix collectif nous situ à l’instant ”T” dans une situation inextricable et qu’un “unique” choix différent change irrémédiablement le cours de son histoire personnelle.
On peut certes trouver cela d’une très grande banalité, mais en prendre conscience dans mon cas a été l’événement véritablement originel du début de mon aventure picturale devenue essentielle, voire vitale.

Pourquoi le “repentir” ? Comme chacun le sait, vers le XVème siècle environ, certains artistes insatisfaits de leur travail recouvrent une partie de celui-ci librement, faisant un choix différent afin de l’améliorer.
Je fais de même, sauf qu’il s’agit d’une “unique” peinture évoluant de repentirs successifs jusqu’à sa
propre finitude, c’est-à-dire ma propre mort


A chaque photo / numérisation de l’œuvre originale, celle-ci subit une altération picturale
évidente dûe à la technique numérique et c’est bien cette mémoire altérée qui me sert de fond pour une nouvelle proposition d’une seule couleur et unique autre forme.
Cette manière de procéder me permet de supprimer de mon paradigme cette idée de la création / toile vierge,
me libérant totalement de toute crise existentielle.
Je sais en arrivant dans mon atelier qu’une oeuvre inachevée m’attend, mon seul et unique souci est d’appliquer mon repentir à l’aide d’une seule couleur, c’est véritablement magique, d’autant que devant l’apparente simplicité de la méthode, on peut s’attendre à une certaine réminiscence mais il n’en est rien, au contraire, plus je progresse de repentir en repentir, plus les possibilités picturales me semblent infinies.


En considérant que tous les actes que nous posons dans notre vie sont irréversibles, je m’interdis de détruire l’un de mes repentirs qui me semble décevant, sachant pertinemment que le fait de l’assumer me guide vers des “possibilités satisfaisantes”.

Deux grands choix s’offrent à nous au 21ème siècle, je crois, déconstruire notre histoire / mémoire ou assumer pleinement le fait que nous sommes ce que nous sommes afin d’acter des choix fortement conscientisés. Personnellement, en tant que plasticien, ma pratique se tourne plutôt vers la deuxième possibilité, justifiée par le fait d’utiliser comme support l’œuvre antérieure, certes, altérée via le numérique mais suffisamment riche de multiples propositions que je nomme “Liberté/Contrainte”.

Liberté / Contrainte : support carré, unique forme et couleur à chaque repentir, intervention irréversible. L’intérêt du carré (4 côtés égaux) mais aussi la possibilité de composer différentes formes de lecture, des assemblages au carré de différentes dimensions, de rectangles, des lignes horizontales ou verticales, des formes en “L”.

Les noms communs tels que “Création” ou ”Rupture” ne font plus partie de mon paradigme, ils me semblent vains et me libèrent du syndrome de la page blanche.
Dans un monde où le virtuel s’annonce de plus en plus réel et inversement le réel / virtuel, une forme de désincarnation est prévisible, d’autant que nous dédions notre mémoire sans grandes résistances aux GAFA, l’IA suivant son cours irrésistiblement.

Être contre la technologie me semble contre productif, voir naïf, mais rester “vivant” dans le réel nous amène à “l’action / tangible”, d’ailleurs nous le constatons très bien aujourd’hui avec l’écologie, les préoccupations ne sont plus d’ordre conceptuel mais bien d’actions sensibles.

Je peins tel que je perçois la vie / je vis tel que je pense ma peinture.
Plus d’un siècle de mouvements avant-gardistes successifs (passionnants, soit-dit en passant)
pour nous expliquer que la peinture est morte, devenue obsolète ! Faut voir. L’avènement de la photo, du cinéma et maintenant du numérique ! Oui et pourtant la peinture est encore et toujours présente.

Tant qu’elle sera porteuse de sens ou d’un récit, la peinture sera pertinente. Je suis le sujet de ma propre expérience et me dois de réaliser une œuvre tangible dans le temps qu’il m’est imparti de vivre, aussi dérisoire que soit l’existence d’une vie humaine à l’échelle de l’univers.

Le fait de poser une simple couleur sur un support quelconque peut sembler primaire à première vue, cela permet de se réapproprier “son temps”, voire d’être “hors du temps”, une sorte de recherche spirituelle immanence / transcendance. Je vois cela telle une issue possible, aussi ténue qu’elle puisse être, je ne peux et ne doit la négliger. C’est pour moi une certaine forme de résistance face à la virtualisation inéluctable de ce monde en devenir. Je sais que faute de me réapproprier “mon temps”, ce monde algorithmique saura lui se l’approprier.

De même que dans la vie, la mémoire à plutôt tendance à s’altérer, ma peinture subit le même sort toute proportion analogique gardée, suite à son traitement numérique.
Toujours, comme dans la vraie vie, notre mémoire est grande, réduite, floue, nette… D’où mon analogie de la Compression / Extension de la mémoire via le numérique me permettant ainsi de réduire ou d’agrandir les formats au gré de mes recherches (intensité pigmentaire, liberté gestuelle …),tout en restant dans la suite logique des repentirs avec la prise en compte des contraintes technologiques et matériels (taille du tirage numérique ainsi que physique pour le support châssis / toile ou autre.

Une autre analogie me vient à l’esprit autre que numérique, sociétale celle-ci. Vouloir se réinventer un passé pour réenchanter notre société ne me semble guère probant, l’assumer frontalement pour éviter d’en reproduire les effets délétères me parait beaucoup plus judicieux, même si l’histoire n’a été à ce jour qu’une répétition cyclique d’absurdités en tous genres, il ne faut pas désespérer.

Ma peinture, quant à elle, se veut une peinture d’espérance, éradiquant les approches glauques (le monde en est suffisamment rassasié), le figuratif (pollution visuelle d’images souvent sans grand intérêt, diffusées par milliards de part le monde), pollution sonore…

Dans ma démarche personnelle, ce sera une forme / couleur à chaque étape pour un éloge de la lenteur pleinement assumé.

Eloge de la lenteur, puisqu’il faut prendre son temps, ralentir, regarder lentement , discerner le passage de repentir en repentir, voir les originaux disparaître les uns après les autres, donnant l’impression d’une certaine incohérence à vouloir relier visuellement une dizaine de réalisations qui du premier et du dernier des dix n’ont objectivement plus de rapport pour le regardeur, et pourtant, il aurait suffi d’une seule couleur / forme différente pour que l’aventure soit totalement autre, cette autre aventure du possible, je ne la connaitrais jamais, comme nous le savons tous il est impossible de vivre deux choix simultanés et c’est très bien comme cela !
De fait, mon œuvre se lit tel un livre d’histoire : “La vie d’une unique peinture / La peinture d’une vie”.

J’envisage les murs d’une galerie d’art ou tout autre lieu d’exposition, possiblement les plus neutres, tel un livre ouvert, composé de pages vierges sur lesquelles s’écrit cette histoire d’une seule et unique peinture.
Un jour, dans mon Atelier j’ai fait la rencontre d’un compositeur musical qui fût très intéressé par mon travail, comparant celui-ci à une phrase ou portée musicale.

Il comparait chacune de mes altérations picturales à des notes de musique subissant elles-mêmes une altération donnant naissance à une nouvelle note. Ce fût une belle rencontre, la sensation agréable d’une compréhension mutuelle, chacun cherchant une issue pour son art, aussi étroite qu’elle soit.

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