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Portrait · Nicolas Derambure

DEVELOPPEUR AU SEIN DE LA LABOMEDIA A ORLEANS

Portrait · Nicolas Derambure
Nicolas Derambure est développeur et accompagne des projets artistiques et numériques au sein de la Labomedia à Orléans depuis 2003. En concertation avec l'équipe de devenir·art et Studio double, il a conçu et développé le nouveau site internet de devenir·art.

Peux tu nous présenter ton parcours ?

Je suis originaire de la Ferté-Saint-Aubin. Après mon bac, j’ai fais un an de fac de maths à Orléans, je n’ai pas du tout apprécié ! J’ai été réorienté vers un DUT informatique, à l’issue duquel j’ai fait un stage à Cardiff dans ce qu’on appelait à l’époque une start-up. J’ai découvert alors que j’aimais beaucoup développer des sites web. J’ai ensuite poursuivi mes études à l’ESRA, une école de cinéma à Paris, pour être ingénieur du son pour le cinéma. J’ai du arrêter cette voie à cause de mon handicap car l’effort physique demandé était trop élevé. Suite à ça je suis rentré à Orléans, et j’ai rapidement croisé la route de la Labomedia, qui s’appelait Ultimedia à l’époque. J’y suis rentré à 2003.

Comment ont évolué tes missions au sein de la Labomedia ?

J’étais en charge de toute la maintenance informatique, la création d’outil divers, l’accompagnement de structures et artistes sur des domaines techniques, web, audiovisuels et j’ai vite orienté mon travail sur le développement de sites web. J’ai fait celui de la Labomedia, puis ceux d’artistes, de troupes de théâtres, et de projets institutionnels ou internes divers… Aujourd’hui, je poursuis ces aspects et je m’occupe aussi de nos serveurs d’hébergements de services (maintenance des sites et des outils FuturEtic).

Peux-tu nous raconter une journée type en tant que développeur à la Labomedia ?

Il n’y a pas vraiment de journée type, c’est variable, journée de maquettage, de développement, de gestion des serveurs, d’accompagnement technique d’artistes, donc discussions, expérimentions. Je fais aussi une veille technique plus ou moins permanente.

C’est un mélange de tout ça.

Peux tu nous présenter la Labomedia et son organisation ?

La Labomedia existe depuis 1999, née de l’envie partagée de plusieurs associations d’investir le champ des arts numériques. Nous avons tou·tes une manière différente de présenter la Labomedia, c’est ce qui en fait la richesse et qui peut poser difficulté également.

Les membres de la Labomedia travaillent chacun·e sur des compétences et domaines très particuliers, mais tout ceci se rejoint dans une philosophie de partage de connaissances, des arts, de la culture, de collaborations, d’expérimentations dans la prise de décision. On discute de toutes les décisions pour répondre aux situations de façon satisfaisante pour nous, éthiquement parlant, relativement aux problématiques d’éco-féminisme, de défense des droits, de la vie privée sur internet, etc.

Quel a été ton plus gros projet au sein de devenir·art ?

Le développement du site internet ! Et à trois reprises finalement !

Le projet AAAR me motivait beaucoup, on voulait faire quelque chose d’utile et de proximité. C’était le début des réseaux sociaux. Le site web était encore central en 2012. L’idée était de faire quelque chose de participatif, et que les gens abondent avec leurs données à travers un compte personnel.

C’était un challenge technique, les outils n’étaient pas aussi puissants qu’aujourd’hui. Le site s’est avéré rapidement vieillissant, c’était un premier essai, j’ai refait le site sous WordPress en 2014. Il à commencé à être connu, pas mal consulté, on était assez fiers, c’était mon plus gros projet et il a a été très formateur. Quand le SODAVI est arrivé, j’ai senti que notre outil plaisait. Nous étions très volontaires pour refaire le site internet, nous aurions trouvé dommage de ne pas participer à l’étape d’après qu’est devenir·art, car c’est finalement exactement ce à quoi on voulait arriver au départ.

Quel est ton rapport avec le réseau devenir·art aujourd’hui ?

Je suis très content du résultat du site internet, je trouve qu’il fonctionne bien et je pense qu’il va durer longtemps. La technique va favoriser cela mais le design développé avec Studio Double étant assez marqué et original, il devrait pouvoir passer à travers les modes. Concevoir des outils qui durent est aussi un point important pour moi et pour la Labomedia. devenir·art bénéficie aussi d’une force de communication pour réussir là ou AAAR a rencontré des difficultés, pour que les gens s’emparent de l’outil. Je trouve que nous avons collectivement bien travaillé autour de ce projet, et je salue le travail effectué par l’équipe.

Quels sont tes projets à venir ?

Je suis en train de refondre le site de la Fraca-ma, celui de la salle de concert le Châtodo à Blois, et plusieurs autres pour des artistes.

Je travaille aussi beaucoup au développement de FuturEtic : des outils en ligne libres, éthiques, décentralisés, respectueux de vos données et de la vie privée pour vous offrir une alternative aux GAFAM.

J’aimerais beaucoup trouver du temps pour refaire le site de la Labomedia qui a 10 ans (« les cordonniers les plus mal chaussés »). On aimerait quelque chose de plus moderne, et un développement selon les principes de la frugalité informatique. Ce serait une opportunité de continuer à me former à ces usages. Développer des sites légers et rapides est déjà quelque chose que j’intègre dans ma démarche au quotidien, mais j’aimerais aller plus loin.