Ainsi il n’hésite pas devant les associations d’idées les plus improbables, voire absurdes, comme proposer
une Résidence d’été pour une saucisse. S’improvisant architecte, l’artiste livre une maquette de villa lumineuse pour une saucisse sèche.
Cette œuvre fait partie d’une série réalisée en 2004 en collaboration avec un architecte comprenant : un Syndicat d’initiative pour une patate, un Pavillon individuel pour un kilo de nouilles et un Musée pour du vin de table. Soit autant d’architectures différentes pour des denrées alimentaires. Par ce geste simple, c’est notre regard sur l’architecture autant que sur ces objets-aliments qui est interrogé.
Plus récemment, Sammy Engramer a réalisé un Building pour trois noix de coco avec un principe similaire à
celui des œuvres précédentes sauf qu’ici, la référence à l’architecture est remplacée par une référence à la
sculpture. De fines tiges de métal viennent enserrer trois noix de coco dans une construction minimaliste.
Là encore, le statut de l’objet et de l’œuvre est mis en question, problématique au cœur de la postmodernité
dont Sammy Engramer s’empare avec toute la rigueur qu’exige la question, sans perdre pour autant sa
propension à être drôle.
Ce recours à l’humour n’est pas sans rappeler des artistes comme Marcel Duchamp, René Magritte (1898-1967) ou Marcel Broodthaers (1924-1976), dont les œuvres sont souvent explicitement citées et reprises par Sammy Engramer.
Le Crédac – Reflex 18
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