37000 Tours

Femme

26 - 35 ans

Artiste

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Diplômée en 2022 du D.N.S.E.P. à l’ESAD TALM-Tours, c'est à travers la céramique, la gravure, le moulage et une multiplicité ouverte de pratiques que je développe mes recherches. Mon travail cherche à sonder la sensibilité de la matière et à explorer l’amplitude et la finesse de ses réactions lorsqu'elle passe de l’état de matériau brut à celui de totalité organisée.

J’affectionne la souplesse de certaines matières, dont la capacité de métamorphose semble illimitée : la fonte du métal ou l’immersion du papier, permet une réorganisation presque infinie de leur structure. Les terres (grès, porcelaine ou argile) possèdent ces mêmes propriétés jusqu’à ce que la cuisson interrompe ce cycle en fixant définitivement une configuration. L’eau, en humidifiant la terre ou le papier, en permettant la préparation du plâtre, est la vectrice discrète de la forme. Elle donne au processus de création la malléabilité qu’il requiert, mais doit disparaître afin de fixer le résultat final, et avant d’éventuellement revenir pour replonger l’œuvre dans le cycle de la transformation.

Les couleurs sont souvent évincées de mon travail afin d’épurer l’expérience de la forme. Mais quand elles sont présentes, elles sont au centre de la recherche. Je les traite alors à la manière d’un matériau plastique et j’explore leur réactivité propre. Je travaille souvent à partir de la superposition d’aplats de couleurs. Ma recherche se concentre sur la subtilité qui peut naître de la rencontre de teintes issues d’une section déterminée du spectre chromatique. À partir d’un jeu de transparence et d’accentuation des pigments, les différentes intensités colorées ouvrent une gamme de nuances infinie, que l’œuvre achève nécessairement, mais qui reste à jamais inexhaustible.

Le déploiement des pièces dans l’espace est également un enjeu important de mon travail, tant lors de la conception des pièces que des accrochages. Matières, couleurs et formes vibrent ensemble d’une façon déterminée par leur volume, leur proximité, la lumière qui les éclaire. Je joue ainsi du contraste du volume et de la planéité ou du passage de l’un à l’autre.

Le processus de création est le véritable cœur de ma pratique. Je conçois des protocoles qui peuvent inclure l’application d’une technique parfois inspirée de l’artisanat, la répétition d’un geste ou l’utilisation d’une quantité de matière déterminée. Ce travail en série, presque mécanique, me permet de me plonger dans l’exploration des matériaux, de constituer des répertoires de formes et de couleurs, de chercher à épuiser les possibilités d’un geste, d’une matière ou de leur combinaison.

Au cours de leur répétition contrôlée, ces opérations laissent nécessairement place à une part d’accident, signe de la résistance incompressible du substrat de toute création. La répétition confrontée à la matière fait apparaître des erreurs de parcours, tant dans la méthode de travail que dans la pièce exécutée. Conserver ses failles et imperfections sans chercher à les faire disparaître me paraît être d’une importance capitale, car elles permettent de révéler l’autonomie de la matière. Leur présence donne à voir ce moment charnière où le geste, les outils et la matière ont failli et ont permis de découvrir un autre rendu, une autre voie. Il y a un paradoxe entre le contrôle strict et maîtrisé des événements et la perte de contrôle parfois brutale que je tente d’inclure via mes recherches sur l’erreur et l’accident. Cette tension relie toutes mes pièces. Sur le fil entre contrôle et perte de contrôle, je tente de maîtriser les éléments tout en acceptant qu’ils me résistent.

Mon travail intègre enfin une réflexion sur l’économie et l’origine de la matière. J’aspire à utiliser de manière consciente les ressources, en achetant peu de matières premières, dont je cherche à tirer parti au maximum. Cette pratique de la récupération implique la prise en considération des éléments résiduels, ainsi que de nombreuses expérimentations qui nourrissent ma compréhension de la matière et peuvent devenir le sujet même des œuvres. Je travaille aussi de plus en plus régulièrement à partir de matériaux glanés. Cela induit une forme de souplesse de la pratique, forcée de s’adapter et de se penser par rapport aux éléments à sa disposition. Elle est ancrée de fait dans une forme d’écologie pratique.

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