Delphine Masson
Les premières années
Étudiant à l’École des Beaux-arts de Bourges, Jacques Halbert peint en 1975 à 20 ans ses premières cerises dans l’espace public sur une palissade de plus de 40 mètres de long. Cette même année, il se rend très régulièrement à Paris à la rencontre de la scène artistique. Habillé en chef cuisinier, Jacques Halbert se fait connaître dans les vernissages en vendant des petites toiles et des tartelettes aux cerises dans une cagette qu’il porte à sa taille. Cette attitude et ces différentes actions lui permettent de se rapprocher de nombreux artistes (Ben Vautier, Daniel Spoerri, Raymond Hains, André Cadere, Jacques et Catherine Pineau…) et d’être invité à la Foire Internationale d’Art Contemporain en 1976. A cette occasion, Jacques Halbert crée la Galerie Cerise, un triporteur transformé en galerie ambulante qu’il présente deux années de suite à la FIAC.
Les années américaines
En 1978, Jacques Halbert se rend pour la première fois aux États Unis invité à participer à la foire de Washington. Lors de ce séjour, il découvre New-York et fait la rencontre de l’artiste Jean Dupuy qui l’aide à s’y installer. Jean Dupuy lui fait côtoyer toute la scène artistique d’avant-garde avec les membres de Fluxus et les artistes émergeants. Jacques Halbert participe à de nombreuses performances et vit les dernières années de « La Collective Consciousness ». Il expose chez les galeristes new-yorkaises Gracie Mansion et Emily Harvey. En 1985, à l’instar de « FOOD » de Gordon Matta-Clark et de la « Eat Art Galerie » de Daniel Spoerri, Jacques Halbert et sa compagne Mireille Brame ouvrent et dirigent pendant 5 ans un restaurant et lieu artistique « The Art Café » dans le East-Village. En 1990, Jacques Halbert quitte New York pour se recentrer exclusivement sur son œuvre. Il vit en Floride les premières années puis s’installe à Los Angeles, faisant ainsi l’expérience des deux côtes américaines. En 1999 de retour à New York, il fonde la Magnifik Gallery à Williamsburg tout en poursuivant son travail qui fait l’objet d’expositions aux États-Unis et en France.
Le retour en France
Quelques mois après le 11 septembre 2001, Jacques Halbert quitte New-York et s’installe à Candes-Saint-Martin, en Touraine. Depuis 20 ans, son œuvre fait l’objet d’expositions et rétrospectives dans des centres d’art : le Creux de l’Enfer à Thiers, Le Centre de Création Contemporaine à Tours, La chapelle de Geneteil à Château-Gontier, etc…dont la dernière en 2020 au château de Montsoreau-Musée d’art contemporain. Les œuvres de Jacques Halbert sont également présentes dans des collections publiques comme le Centre National des Arts Plastiques, le Musée d’art de Nantes, Emily Harvey Foundation à New-York, les Artothèques de Caen et d’Angers, le FRAC Auvergne, … et visibles dans l’espace public comme à Nantes.
Depuis plus de 45 ans, la cerise est un motif récurrent dans son œuvre et dont les deux lignes directrices sont la peinture et la performance.
En 2021, le château de Montsoreau-Musée d’art contemporain publie « Autoportrait », un livre dont plus de trente artistes, critiques et historiens de l’art brossent le portrait de l’artiste (Daniel Dezeuze, ORLAN, Ben Vautier, Mathieu Mercier, Fabrice Hyber, Claire Chevrier, Patrick Tosani, Olivier Mosset, …).
Atelier 205 – documentaire consacré à Jacques Halbert.
https://www.france.tv/spectacles-et-culture/atelier-205/5052228-atelier-205-jacques-halbert.html
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