Mon travail artistique commence le plus souvent par une pratique expérimentale, composée de matière, de formes et de couleurs. Parallèlement, j’observe, je cherche des intérêts sociologiques à souligner et à mixer, dans le but d’obtenir une dualité critique.
Afin de donner une lecture détournée et parfois humoristique à mon observation, j’intègre alors la fiction qui me permet de mettre en lumière ce qui m’a interrogée pour l’élaboration d’une installation.
Cette recette fait partie de mon cheminement quotidien vers la production.
Ce protocole de création me permettent de décaler légèrement notre rapport au quotidien, afin de créer une matrice prenant la distancenécessaire à l’autocritique contemporaine.
« Joëlle Forestier développe un travail de recherche artistique et sociologique autour des questions de l’usage de l’outil et de son appartenance à l’histoire, mais également de son devenir. Elle oscille entre récit collectif en s’appuyant sur la tradition et la transmission. Les objets du quotidien font partie de la future mémoire de notre société et en se fondant sur leurs témoignages, elle manipule les récits par le moulage et les mots. Dans sonlaboratoire, elle peut jouer chimiquement avec la matière dans la quête d’une représentation sociologique de type « vous êtes ici ». À chaque instant T, les codes sociologiques se liquéfient quand soudain, une cristallisation possible existe, indice essentiel de notre futur archéologie. À travers des problématiques liées à la pratique muséale, mêlant objets du passé, du présent et du futur, les artéfacts du futur nous confrontent à une autocritique contemporaine. En effet, l’utilité de chaque objet est remise en cause par leurs formes à la fois familières et étrangères. »
Texte : Aurélie Barnier
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