Les installations que je développe sont des évocations d’environnements domestiques et quotidiens familiers, dans lesquelles réel et fiction s’entremêlent. Mes inspirations sont issues de la culture populaire et de l’intime, engageant une discussion entre le souvenir, son incidence et son existence au présent.
Oscillant entre le documentaire et la mise en scène, je dévoile une existence pleine de désillusions, d’espoir et d’engagement.
Mon protocole de production passe par un travail d’archivage d’images, de sons, d’écrits obsessionnels, du besoin de garder des photos, des objets, de conserver. Je produis des formes, des objets qui font partie de la culture populaire, détournés, repensés, personnalisés. Je chine et déniche mes matières premières dans des vides-greniers et des emmaüs. L’exploitation de cette matière archivistique, mémorielle, et sa transformation par le processus plastique en fait un travail de transmission, afin de poser une frontière à l’oubli.
Je constitue une mémoire, celle d’une culture du goût qui se trouve en voie de disparition, en raison de la production de masse, des phénomènes de mondialisation, et de la normalisation des objets produits à grande échelle.
Dans le contexte climatique et social actuel, je suis prise par un sentiment d’urgence face à des récits et des paysages qui sont voués à disparaître. Qu’est-ce qui constitue la mémoire de notre temps ? Quelles sont les images et les formes à conserver, représentatives d’une société au sein de laquelle nous essayons aujourd’hui encore, de réduire notre impact et notre empreinte, en tant qu’habitants de ce monde ? Comment contrer l’effacement des images et des formes ?
Je tente, à travers le prisme de l’intime, d’accepter le monde dans lequel nous vivrons, de trouver celui que nous voulons conserver, en posant un regard sur celui qui nous précède.
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