Vernissage de « Fil et Figures », Robert Christien

Affleurant le mur, il épingle des têtes de verres colorés qui nous récitent un texte, où il est question de textiles : (…) reps, sergés, satins, velours, (…) entre trames et chaînes comme un récitatif de « points colorés et points palpables ».*

Ou sur le sol et d’un mur à l’autre, il tire le fil de bobines de couleur et ce faisant nous récite un autre texte qui ne résout rien **.

Qu’il n’y a rien dans la bobine, ou qu’il y a tout dans la bobine.

Qu’il ne s’agit que de déplacer les questions.

Dévidant, certain que cela sera transitoire et sans fin, Robert Christien dessine des géométries éphémères et fragiles…
 À la question posée, comment définiriez-vous votre travail, il dit ceci : » Je définirais mon travail par les instruments que j’utilise, la contrainte qu’ils m’imposent, l’affection que je leur porte qui est pour moi une certaine forme de la promesse, ensuite par la sensibilité aux lieux qui le conditionne ».

*Katia GENEL, La lettre sur les aveugles de Diderot, l’expérience esthétique comme expérience critique, Le philosophoire n°21, 2003/3

** « Déshabiller (St)Pierre pour habiller (St)Paul », se débarrasser d’un problème pour en créer un autre.

Robert Christien février 2023