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Bruit Contemporain

Association "loi 1901"

5 rue de la psalette 37000 Tours

Adhésion prix libre, 5€ minimum.

SIRET : 893 019 596 00020

NAF : 9499Z

bruitcontemporain@gmail.com

06 01 39 11 38

site officiel

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Bruit Contemporain est un collectif d’artistes qui crée du commun au sein du tumulte du monde. Né en 2020 dans l’esprit de quelques ami.e.s sorti.e.s de l’Ecole Supérieure d’Art et de Design TALM-Tours, sa vocation est d’être un organe de pratique, d’échange et de réflexion autour de la création artistique qui puisse se matérialiser dans l’organisation d’événements culturels ponctuels ou durables.

Au sein de Bruit contemporain se rencontrent et s’interpénètrent un grand nombre de pratiques. Les cinq artistes plasticien.ne.s qui composent le collectif travaillent des médium aussi divers que la sculpture, la peinture, la photographie, la vidéo, l’installation ou la performance, ainsi que toute une variété de matières de prédilection (argile, cire, carton, verre, matières organiques ou données immatérielles). Ils et elles sont accompagné.e.s dans leur travail par une chercheuse en philosophie qui participe à la conception des expositions et assure une inscription du collectif dans les questionnements et enjeux philosophiques et esthétiques contemporains. Ses recherches théoriques nourrissent les pratiques tout autant que ces pratiques les inspirent, les menant sur des terrains souvent inattendus.

Mais l’ADN transdisciplinaire du collectif ne s’arrête pas à ses membres fondateurs. A travers, la place faite aux artistes invité.e.s et l’organisation fréquente d’événements festifs, Bruit Contemporain a aussi vocation d’être un carrefour entre arts plastiques et arts vivants (concerts, danse, performance dans les espaces d’exposition), mais aussi artistes en herbe et confirmés (ateliers avec les enfants), ou encore entre divers acteurs et actrice de la vie culturelle locale.  

Le collectif désire amener l’art dans des territoires où il est empêché, à sortir l’art des centres pour le faire vivre dans des lieux où sa présence ne va pas de soi. Plutôt que de l’importer, il s’agit d’ailleurs de faire de l’art à partir des lieux, en prenant en considération leurs spécificités, leurs difficultés et leurs beautés. Ainsi les deux territoires matriciels de Bruit contemporain, le marais poitevin (où sont nées deux des expositions) ainsi que la région de Tours et de Saint Pierre des Corps (où résident les membres et où se situent leur atelier) ont eu et continuent d’exercer une influence fondamentale sur les pratiques et les préoccupations du collectif. La force de cet ancrage territorial s’exprime aussi dans une volonté de s’inscrire durablement dans les lieux, de les habiter artistiquement en créant des espaces et des outils qui puissent être partagés (création en cours d’un four collectif aux ateliers de la Morinerie, projet d’accueil d’artistes en résidence dans une grange refaite pour la première exposition).

Cette volonté d’accessibilité résonne avec une certaine conception de l’art contemporain que partagent les artistes du collectif, qui cherchent au maximum à éviter l’hermétisme et l’élitisme que l’on peut lui imputer. Que ce soit dans leurs projets communs ou dans leurs œuvres individuelles, les artistes de Bruit Contemporain mettent en avant le processus, la recherche et le chemin. Une grande attention est portée à la médiation et les pièces présentées par le groupe, portant les marques assumées de leur confection, offrent des prises à un public large et pas forcément initié, susceptible d’être touché par la dimension poétique des œuvres comme intéressé par la technicité de leur réalisation.

Les artistes partagent dans la création de leurs œuvres une démarche centrée sur les matériaux élémentaires, pas souvent achetés mais fabriqués, glanés, recyclés ou transformés. Cette façon de faire de l’art à partir de ce qui est considéré traditionnellement comme du déchet, de la déperdition — du « bruit » résiduel à effacer, résonne avec les préoccupations théoriques et politiques du collectif. L’ensemble des membres partage un intérêt pour la question écologique, thème que l’on retrouve au cœur des deux expositions conçues autour des productions des membres du collectif. Les recherches menées sont ainsi traversées par le souci du rapport à ce qui nous entoure : ce que nous appelons « sauvage » pour « Images d’une pensée sauvage », ce que nous faisons des et dans les lieux que nous occupons pour « /topographies d’une fuite ». L’urgence contemporaine de penser l’interdépendance des vivant.e.s, la nécessité de partager un monde fini et d’en prendre soin collectivement nous semblent en effet être un front sur lequel l’art à une grande bataille à mener. 

Concrètement cette orientation s’exprime dans l’attention que les membres du collectif portent, chacun.e à leur façon, aux sciences et aux techniques. Le travail des naturalistes et des botanistes, les recherches en astrophysique et en paléoclimatologie, les récents rapports du GIEC sont autant de sources d’inspiration pour des œuvres qui sont conçues dans un dialogue artistique avec les données scientifiques. Elles ne se contentent pas de mettre en scène ces données, mais interrogent et détournent les codes et les normes qui les façonnent, travaillant par exemple à partir de protocoles expérimentaux ou sur la constitution des images scientifiques. Des méthodes de pistage animales aux savoir-faire ancestraux, une réflexion sur les techniques modernes et extra-modernes occupe également une place de choix dans les réalisations du collectif. Il interroge ainsi régulièrement les rapports entre art et artisanat, œuvres, instruments et outils.

Enfin, les travaux des membres du collectif se rejoignent dans un certain rapport au temps. Hors du fantasme de fixité que peut pourtant susciter la création en art visuel, ils cherchent à considérer les cycles et les devenirs qui ballottent nos existences. Au cœur des thématiques de prédilection de Bruit Contemporain, on trouve ainsi la mémoire des lieux, des matières et des choses, les naissances, métamorphoses et décrépitudes du monde vivant, mais aussi le risque de l’oubli et l’angoisse de la catastrophe. En permettant l’exploration des passés disparaissants et des futurs probables, la pratique artistique permet— à son échelle — d’expérimenter d’autres possibles.

Les œuvres et les actions de Bruit Contemporain se veulent ainsi des points de passages et des pistes de réflexion au sein du grand débat contemporain quant à nos devenirs communs, et la place qu’occupe et que doit occuper l’art au sein de ceux-ci.

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