L’art et la culture ont place partout, cette affirmation est un des fondements de l’éducation populaire.
On se souvient du théâtre populaire de Jean Vilar, de l’action syndicale et des comités d’entreprise, notamment dans les grandes entreprises publiques. Mais on connaît aussi de formidables initiatives de chefs d’entreprise convaincus eux aussi de l’importance pour les salariés de rencontrer l’art et les artistes.
Aujourd’hui, les entreprises sont, à divers titres, des acteurs de l’action artistique.
On pense bien sûr aux fondations et aux actions de mécénat des grandes entreprises. Mais, au-delà, des entreprises de toutes tailles s’engagent pour l’art et la culture. Récemment, des promoteurs immobiliers se sont ainsi mobilisés pour le programme « 1 immeuble, 1 œuvre », qui vise à commander une œuvre à un artiste pour chaque immeuble construit. Ce sont aussi des résidences d’artistes dans des entreprises, des ateliers de création partagée, des expositions… beaucoup de formes sont possibles.
Si l’art n’était qu’associé aux loisirs, pourquoi le faire alors entrer dans les lieux du travail ? À quelles fins ? S’agit-il de mieux-être pour les salariés ? Et s’il s’agissait de dialogue et de rencontre ? Et s’il s’agissait de se découvrir et d’émancipation à travers les œuvres ? Et s’il s’agissait d’humanisme et de cet impératif de Malraux, qui voulait que l’humanisme engage à « retrouver l’homme partout où nous avons trouvé ce qui l’écrase » ?
Le séminaire « art et mondes du travail », organisé par le ministère de la Culture et de la Communication en partenariat avec le Conseil économique, social et environnemental, HEC Paris et le comité d’entreprise des industries électrique et gazière, a réuni les différents acteurs : chefs d’entreprise, militants syndicaux, artistes, spécialistes des politiques culturelles qui sont entrés en dialogue, forts de cette volonté commune de faire aussi de l’entreprise un lieu d’émancipation individuelle et collective.
C’est un travail en cours. Je souhaite qu’il se poursuive et que les projets essaiment, entraînant toujours plus de chefs d’entreprise, plus de salariés, plus d’artistes.