Dans l’espace public s’écrit, depuis plusieurs décennies un moment important de la création artistique contemporaine, qui n’est pas tout à fait visible à travers le prisme tronqué des musées, des centres d’art, des galeries commerciales et du marché de l’art. C’est cette activité artistique d’ampleur que le public est invité à découvrir dans une exposition consacrée aux œuvres d’art public contemporaines en Indre-et-Loire. L’objectif est non seulement d’en révéler l’existence mais aussi plus fondamentalement les enjeux.
Il ne s’agit cependant que d’une simple évocation des œuvres car cellesci ne sauraient être dissociées de leur contexte, et ne prennent leur véritable sens que dans une perception in situ.
L’art contemporain dans l’espace public est la conjonction de deux phénomènes concomitants qui ont émergé au cours des années 1960. D’une part la volonté des artistes d’échapper au cadre traditionnel des lieux d’exposition et d’investir d’autres territoires de création.
D’autre part, la relance de la commande publique par des mécanismes financiers institutionnels, favorisant l’implication des artistes, peintres ou sculpteurs, dans des projets de constructions publiques ou d’aménagements urbains.
En France, la relance de la commande publique repose à l’origine sur un principe financier : le 1%, lequel consiste à réserver une part – exprimée en pourcentage – d’un budget de construction publique pour la commande d’œuvres d’art. Cette mesure qui date d’une loi votée par le Front populaire en 1936, a trouvé sa première application à partir de 1951, suite à un arrêté du Ministère de l’Éducation Nationale, pour les bâtiments d’enseignement financés par l’État. Plus tard, la disposition du 1% a été élargie à d’autres ministères constructeurs. Et, à partir de la loi de décentralisation de 1983, pour une part transférée de l’État vers les collectivités territoriales décentralisées, régions et départements, qui en ont aujourd’hui légalement la charge.