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Pierre-Emmanuel Héloïse

Le Songe, 65 x 50 cm, fusain sur papier Arches, 2022
Bignon-Mirabeau

Femme

Affilié URSSAF

heloise@pierre-emmanuel.org

33 7 81 58 00 90

site officiel

Le Songe, 65 x 50 cm, fusain sur papier Arches, 2022
Héloïse Pierre-emmanuel
vit et travaille dans le Loiret

Ce qui se donne à elle en toute fluidité et en pure perte, dans la présence du réel, Héloïse Pierre-Emmanuel s’en saisit, s’en étonne, l’intériorise et le restitue sous une forme nouvelle, synthétique. Son attention aux êtres et aux choses ne se dissocie guère d’un souci de conservation et d’une anxiété fondamentale face à l’imminence de la disparition.
Ses images et ses installations sont l’expression d’une expérience charnelle avec la matière du monde, la mise en forme d’une image poétique, ou le fruit de la collaboration avec un autre vivant. Elles constituent des concrétions mémorielles, condensant, célébrant, formulant une intensité volatile qu’il importe de conserver.

« Je retrouve Héloïse Pierre-Emmanuel entourée de fleurs, dans une oasis de forêt sauvage d’où l’on oublie facilement les champs de colza tous proches qui homogénéisent avec une beauté paradoxale le paysage rural du Loiret. Nous visitons l’atelier, rustique mais immense, où elle a appris le tournage ; le four où elle cuit ses poteries, enveloppé par l’odeur de pommes qui imprègne la propriété, bordé de bois ici et de potagers là.
C’est parmi les arbres centenaires de l’Arboretum des Barres – loin de Paris, sa ville natale, et de Strasbourg, où elle a étudié les arts plastiques – que l’artiste vit une révélation poétique. Dès lors, elle met de côté les pratiques objectales apprises et laisse libre cours à une passion pour le dessin née dans l’enfance. Elle désire s’entourer d’arbres et les dessiner comme quelqu’un qui, amoureux, souhaite passer chaque instant avec l’être aimé, l’observant avec une patience inépuisable.
La peur de voir disparaître les éléments naturels la perturbe autant qu’elle la motive ; elle passe donc des heures à capturer au fusain le mysticisme des paysages, comme si elle luttait à chaque trait contre les catastrophes qui les menacent.
Mais son œuvre n’est pas triste, à l’image de l’artiste qui, par son sourire, incarne la poésie qui l’inspire. « Il faut cultiver la joie, » me dit-elle, trouvant de l’optimisme parmi les arbres qui sont à la fois victimes et témoins des changements de notre monde. Parmi eux, elle se sent, pour l’instant, chez elle. »

Texte de Marisol Rodriguez – critique d’art et curatrice
Texte écrit dans le cadre des chroniques 2024 – dispositif porté par devenir·art en collaboration avec l’aica et Revue Laura

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