Portrait · Marion Louis
Chargée de médiation à la Fondation du doute
Quel est ton parcours ?
J’ai obtenu un bac littéraire, langues et cinéma-audiovisuel, à Vendôme où j’ai grandi puis je suis partie à Tours étudier l’Histoire de l’art pendant quatre ans. J’ai poursuivi avec un Master professionnel en Arts du spectacle, pour lequel j’ai effectué mon stage de fin d’études à la mairie de Tours en 2007, comme assistante de coordination pour le festival pluridisciplinaire « Rayons Frais, les arts et la ville ». Après mes études, j’ai travaillé une saison au Musée de l’Objet, qui présentait une collection d’art contemporain dans les murs de l’actuelle Fondation du doute, à Blois. J’ai également travaillé à Paris pour le CNAP (Centre National des Arts Plastiques), en tant que médiatrice lors de l’exposition « La Force de l’Art 02 » dans la nef du Grand Palais, en 2009. Après cette expérience, très formatrice en termes de médiation, en particulier avec un jeune public, je suis revenue à Tours où j’ai travaillé pour différentes compagnies de danse contemporaine, notamment comme assistante de production, avant d’arriver à la Fondation du doute en 2013.
Parallèlement, j’ai toujours développé une pratique artistique, depuis l’enfance avec la musique et à partir de l’Université avec le théâtre, puis la danse contemporaine que j’ai pratiquée très régulièrement pendant seize ans et encore ponctuellement aujourd’hui. Depuis 2010, je coordonne une association dédiée à la danse contemporaine et avec laquelle nous avons présenté plusieurs créations, dirigées par des chorégraphes professionnel·les. L’engagement associatif et le sens du collectif sont très importants pour moi.
Tu travailles à la Fondation du doute depuis 2013, comment tes missions ont-elles évolué au cours du temps ?
Mon poste actuel a été créé en 2017 et avant cela, j’étais vacataire à temps partiel, depuis l’ouverture en 2013 de la Fondation du doute. Durant cette première période, j’ai effectué des missions de médiation individuelle et avec des groupes, scolaires ou adultes. J’ai également créé des outils de documentation autour des collections. À partir de 2017, j’ai commencé à développer plus d’accueils de groupes, de visites thématiques ; j’ai continué d’enrichir la documentation ; travaillé sur nos catalogues d’expositions ainsi qu’à l’accrochage et décrochage d’expositions, en lien étroit avec l’ancien directeur de la Fondation du doute, Alain Goulesque. Je suis aussi en charge du suivi de la conservation/restauration des œuvres des collections. Nous sommes une petite équipe, les missions sont donc souvent transversales. Mon poste continue d’évoluer, en lien avec l’arrivée depuis septembre 2023 de notre nouveau directeur, Gilles Rion.
En tant que chargée de médiation culturelle, quelle est ta journée type ?
J’ai plusieurs types de journées, soit en visite avec les publics, soit à mon bureau, mais je n’ai pas de journée type. Les sujets sont variés, allant de tâches administratives diverses à des recherches documentaires, en passant par la préparation des visites etc. Je travaille aussi en lien avec mes collègues vacataires qui accueillent les publics (formation autour des contenus artistiques et de la relation aux publics) ou ceux de la régie technique par exemple. Mon organisation de travail dépend aussi de plusieurs périodes saisonnières : programmation annuelle globale, année scolaire et saison touristique.
Quel est le projet le plus important sur lequel tu as travaillé ?
J’ai l’immense chance d’avoir rencontré des artistes historiques du mouvement Fluxus, que nous avons accueillis à la Fondation du doute. J’ai pu parler avec eux de cette effervescence artistique des années 1960 et 1970 ; ils m’ont raconté leurs souvenirs… Ce sont des moments très précieux. Je pense, entre autres, à ma rencontre avec l’américain Geoffrey Hendricks, qui a présenté une exposition à la Fondation en 2017 et dont j’ai souvent été l’interprète tout au long de sa résidence de création.
Je pense également à « Campus Fluxus », grand workshop qui a réuni lors de deux éditions l’équipe de la Fondation ; des élèves et enseignant·es du Conservatoire et de l’École d’art de Blois/Agglopolys ; des jeunes artistes et des publics, dans une approche très « horizontale », quels que soient les statuts et métiers de chacun·e.
La finalisation du catalogue général de la Fondation, en 2020, a aussi été un travail important, avec Alain Goulesque et Pascal Sémur, graphiste.
Enfin, la réalisation de la nouvelle scénographie des collections permanentes en 2021/2022, avec le travail de mise en réserve et ré-accrochage des œuvres, a été un beau défi, avec en point d’orgue de cette période la réouverture de la Fondation et la célébration des soixante ans de Fluxus.
Que représente le réseau devenir·art pour toi ?
Le réseau devenir·art, que j’ai rejoint en 2023, offre la possibilité de nous rencontrer entre acteur·ices du champ des arts visuels. Il permet de gagner en représentativité auprès des institutions et collectivités mais également auprès des publics, grâce à une mise en lumière des lieux de diffusion. Je trouve ces différents niveaux d’action très importants.
J’ai également rejoint BLA! – Association nationale des professionnel.le.s de la médiation en art contemporain. Être membre de ces réseaux me permet aussi d’avoir un regard réflexif sur mes pratiques professionnelles, de continuer à me former. Cela rejoint aussi ce que je disais plus tôt, sur l’importance que j’accorde au collectif !