Portrait · Amandine Mineo

Quel est ton parcours universitaire ?

J’ai fait des études d’architecture à l’école supérieure nationale de Paris La Villette. Lors de ma deuxième année, j’ai intégré le studio de l’artiste Tania Mouraud, avec qui je continue de collaborer encore aujourd’hui. Depuis ce jour, j’ai commencé à inclure l’art contemporain dans mon cursus d’architecture en me spécialisant dans la conception de musées et la création de scénographie d’exposition. J’ai également perfectionné ma pratique au Japon lors d’un échange dans l’université de Waseda à Tokyo. Lors de mon cursus, j’ai pu effectuer des stages au musée du Louvre (département DAMT), dans le cabinet d’architecture SANAA et chez des scénographes parisiens indépendants qui m’ont permis de les assister sur des expositions pour le Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, le Grand Palais ou encore la Fondation Cartier.

Comment es-tu devenu régisseuse générale ?

Lors d’un vernissage où j’ai rencontré Alain Julien-Laferrière, j’ai appris qu’un poste en régie générale serait créé grâce à la construction et rénovation du bâtiment de l’ancienne École des Beaux-Arts de Tours. Ce concours international remporté par les architectes portugais Manuel et Francisco Aires Mateus m’a tout de suite convaincu de postuler à ce poste. J’ai donc rejoint l’équipe du CCC OD fin 2014. Cette opportunité m’a permis de voir un nouvel axe dans la conception d’un centre d’art : celui de l’exploitant. J’ai donc fait la traduction des plans tout en assurant un suivi général du chantier avec ses problématiques. En parallèle, j’avais aussi pour mission de gérer le service de la régie d’exposition. Lorsque nous avons déménagé dans ce nouveau bâtiment, en 2016, mon travail sur l’organisation technique des expositions a alors pris toute sa place.

Peux-tu nous présenter en quelques mots le CCC OD ?

En plein cœur du centre historique de Tours, le Centre de Création Contemporaine Olivier Debré est un centre d’art qui fait dialoguer l’œuvre d’Olivier Debré, artiste majeur du XXe siècle et la création d’aujourd’hui. Ce lieu hybride qui abrite 2 000 m2 d’espace d’expositions est dirigé par Isabelle Reiher depuis 2019. Le CCC OD présente une dizaine d’expositions temporaires par an qui sont réparties dans quatre espaces. En plus des expositions, nous programmons des événements, des rencontres, des visites, des ateliers. Les objectifs principaux sont de sensibiliser le public à l’art contemporain et de faire découvrir des œuvres et des artistes actuel·les.

Comment se déroule une journée type au CCC OD en tant que régisseuse ?

En tant que régisseuse générale, je n’ai pas de journée type. Il y a les périodes de démontages et montages qui rythment principalement le calendrier. À cela s’ajoutent les maintenances obligatoires du bâtiment et les urgences du moment. Un jour je peux être sur le montage en train de déballer et constater des œuvres, un autre avec un·e artiste en train de choisir des blocs de pierre, casser une voiture ou ramasser de la terre en pleine forêt. Je peux également passer ma journée derrière un ordinateur pour gérer toute la partie administrative des expositions (transports, assurance, calendrier, signalétique, etc.). Il y a aussi les moments où il faut s’occuper de la vie du bâtiment avec l’amélioration des espaces, les achats et les réparations.

Quels sont les projets futurs sur lesquels tu travailles ?

Grâce aux renouvellements des expositions, nous travaillons toujours sur de nouveaux projets. Nous avons toutefois un objectif d’amélioration de notre impact écologique à la fois sur les déchets produits par les expositions et les produits utilisés dans le bâtiment. Même si nous produisons une grande partie de notre énergie grâce à de la géothermie, il est primordial pour nous de continuer à gérer au mieux cette partie environnementale.

Que représente le réseau devenir·art pour toi ?

J’ai connu le réseau il y a très peu de temps. C’est donc encore un outil qui est tout nouveau pour moi. Mais je pense que le réseau devenir·art peut permettre une très bonne connexion pour identifier les personnes et les différents métiers du secteur des arts visuels. C’est également intéressant de voir des événements où les professionnel·les du secteur des arts visuels peuvent se rencontrer. Ce qui permet de retrouver les bons interlocuteur·rices au bon moment.