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L’urgence d’agir en commun !

Ouvrir les yeux, lever les poings, se serrer les coudes !

Nous sommes révolté·es par la perspective de l’effondrement du vivant, l’explosion des injustices, le creusement des inégalités sociales, la persistance des rapports de violence coloniaux, racistes, genrés, la multiplication des atteintes aux droits fondamentaux, les effets délétères d’un capitalisme toujours plus financiarisé… Ces constats exigent d’agir maintenant.

Nous, associations, collectifs et réseaux, engagés dans la solidarité internationale, dans l’art et la culture, dans la transformation écologique ou l’économie solidaire, décidons de rassembler nos forces et de converger pour résister et construire un autre chemin que celui qui nous est promis. Face à la résignation, nous affirmons la puissance des imaginaires, de la capacité à résister et du pouvoir d’agir de chacun·e d’entre nous.

En Palestine comme en Ukraine, au Burkina Faso, en Somalie, au Nigeria, au Yemen, au Soudan, en Syrie, comme dans de nombreuses autres régions du monde, défendons la paix et les droits des peuples, résistons à l’engrenage de la guerre.

Face à la fétichisation de l’argent et le sacre de la marchandise, opposons la dignité, la relation au vivant et la justice sociale.

Quand une mine de lithium est exploitée au détriment des populations qui l’entourent en Argentine, c’est pour de l’argent. Quand un bien commun comme l’eau est approprié par l’industrie agro-alimentaire, que ce soit au Chili ou à Sainte-Soline, c’est pour de l’argent. Quand on financiarise les activités artistiques et culturelles pour plus de rendement, c’est pour de l’argent. Quand on fragilise les contre-cultures, c’est pour de l’argent. À cela, nous répondons par notre détermination à agir en commun en faveur des droits fondamentaux et de l’intérêt général.

Le modèle social, fondé sur les droits humains et la solidarité démocratique, est attaqué frontalement. Les services publics sont mis à mal depuis plus de trente ans et les inégalités fiscales profitent aux plus riches. Le gouvernement français, comme tant d’autres au niveau international, impose une fois de plus l’austérité et des coupes budgétaires, dans les champs de l’intérêt général et de la non lucrativité, l’éducation, la santé, la culture, le social, l’associatif… Alors que l’inflation croit, que la précarité augmente, les efforts continuent d’être portés par les plus fragiles.

Dans ce contexte, nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui se détournent de la démocratie représentative et de sa légitimité. Les élections européennes seront- elles une fois de plus l’occasion d’observer ce triste constat avec une participation insuffisante ? Défendre la vision d’une Europe démocratique, sociale, émancipatrice et solidaire du reste du monde est aujourd’hui déterminant.

D’autant que partout dans le monde, la propagande de l’extrême-droite est forte et le basculement vers des régimes autoritaires inquiète. On constate une hausse de la représentativité des partis d’extrême-droite, comme en Italie, en Hongrie ou en Slovaquie. Le risque d’un retour de Trump aux États-Unis, l’élection de Milei en Argentine, l’autoritarisme de Poutine en Russie ou de Modi en Inde sont des signaux qui doivent inquiéter tous les partisans et les partisanes de la démocratie. Dans le capitalisme malade, la montée autoritaire et le contrôle des peuples sont le signe d’un épuisement du système qui joue sa survie.

L’extrême-droite fait tout pour convaincre que la solution se trouve dans l’érection de murs, l’autorité d’un·e chef·fe et dans le tri hiérarchique des individus. En France, le Rassemblement National semble changer de visage, enjolivant son discours d’un appui aux plus pauvres et aux services publics. Mais ce qu’il propose reste identique : le mythe du choc des civilisations avec la nostalgie d’un âge d’or fantasmé, le repli égoïste et la peur de la diversité, l’autorité et la censure.

Les solutions sont ailleurs, elles existent ! Partout dans le monde, des femmes et des hommes agissent quotidiennement pour offrir et vivre un autre monde, d’autres rapports sociaux, libres et émancipateurs.

Rien ne pourra empêcher l’humanité d’être vivante, d’être libre, de se mouvoir, de se mélanger et d’être diverse ensemble. Pour cela, les solidarités pour un bien vivre partagé à l’échelle de la planète doivent se construire avec un horizon de paix et de dignité des personnes. La lutte pour cette trajectoire est quotidienne et doit se traduire par des actions concrètes.

Quand des collectifs s’auto-organisent pour accueillir et assurer l’accompagnement des personnes mises à la rue, c’est l’empathie qui se muscle. Quand des équipes artistiques et des associations d’habitant·es investissent l’espace public pour une déambulation sonore, c’est l’expression qui s’amplifie. Quand des lieux culturels, des coopératives écologiques, des structures agricoles travaillent ensemble avec les services de la ville sur un projet territorial commun, c’est la coopération en action. Quand les inter-syndicales et mouvements solidaires locaux approfondissent leurs liens et multiplient les actions communes, c’est la politique qui se réinvente.

À travers POPMIND et la Rencontre nationale du Festival des Solidarités, du 13 au 15 mai à Rennes, nous clamons l’urgence d’agir en commun !

Faire « Alternative » au jour le jour, renforcer la coopération et la confiance entre nos associations, nos collectifs, prendre soin de nos relations, créer des espaces de culture, de débat et d’entraide, soutenir les luttes pour la défense des droits des peuples et des personnes en France et dans le monde.

Faire « Politique » en défendant les valeurs de solidarité, de liberté, de démocratie, en renouant avec le vivant, en s’engageant à toutes les échelles dans les associations, les syndicats, les collectifs, les réseaux…

Faire « Mouvement » de façon solidaire et culturelle, de façon festive et joyeuse, intense et lumineuse !