« Contre la résilience » par Thierry Ribault
A rebrousse poil de la pensée obligée, « la résilience est partout », peut-on questionner la notion répandue de résilience ? C’est l’exercice que s’est assigné Thierry Ribault, dans son ouvrage « Contre la résilience à Fukushima et ailleurs » aux éditions L’Echappée. Pour l’auteur, chercheur en sciences sociales au Cnrs, la résilience est « macabre, indécente, indéfendable ». Indécente, car elle ne laisse pas de place au deuil. L’injonction à la résilience est déjà l’inscription dans un futur, qui permet d’enjamber le présent et surtout de s’épargner un inconfortable examen du passé, c’est-à-dire des conditions qui ont conduit à la catastrophe en analysant notamment le cas de Fukushima. Pour Thierry Ribault, la résilience est une façon d’administrer le désastre, « dans laquelle l’horreur de la réalité n’est pas supprimée mais perpétuée ». L’auteur en appelle à retrouver « les chances inconnues de la rage ». Non pas celle qui s’indigne sur les réseaux sociaux ou les plateaux télévisés, mais celle qui « peut insuffler le commencement vital du refus de penser dans la langue pétrifiée de la société industrielle ». Cette conférence, gratuite, est une proposition de l’Association Alcofribas.
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