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Conférence de Lotte Arndt

« Agentivités discrètes - Toxicité et corps poreux »

Portrait de Lotte Arndt, Crédits : privé

25 novembre 2024 - 18h

École supérieure d’art et de design – TALM-Tours 40 rue du Docteur Chaumier 37000 Tours

contact-tours@talm.fr

02 46 67 39 65

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Portrait de Lotte Arndt, Crédits : privé
Cette conférence est ouverte au public, et est proposée dans le cadre du programme de recherche-création "Toucher l’archive - Relations réparatrices, durabilité et toxicité des œuvres d’art et des artefacts", porté par Sandra Delacourt et Julia Becker, professeures à TALM-Tours.

Conférence de Lotte Arndt – « Agentivités discrètes – Toxicité et corps poreux »

En contradiction avec une conception des corps comme des entités autonomes, entourés d’un environnement séparé d’eux, la conférence se concentre sur les pratiques artistiques qui s’intéressent à la porosité, à la vulnérabilité et à la relationnalité des corps humains et non-humains. Sur la base de considérations théoriques des matérialismes féministes et des écologies décoloniales, seront discutés des œuvres qui comprennent les transformations provoquées par des conditions de vie toxiques en tant que processus corporels. Au lieu de contrer les destructions causées par la modernité coloniale par une aspiration à la pureté, les artistes traversent des formes de « vies altérées » (Murphy 2017) : des vies qui accusent les modifications profondes engendrées par les produits chimiques, la dépossession de la terre, l’économie capitaliste et la pollution omniprésente. Elles conceptualisent leur constitution et leurs positionnements avec et dans le monde à partir de ces enchevêtrements constitutifs.

Programme de recherche-création : « Toucher l’archive – Relations réparatrices, durabilité et toxicité des œuvres d’art et des artefacts »

Réunissant des étudiant.e.s des options Art et CRBC, ce programme propose d’engager une réflexion commune sur la durabilité et la toxicité des œuvres et des relations qu’elles engagent. Il est animé par Sybil Coovi Handemagnon et Lotte Arndt.

Depuis quelques années, l’artiste et la théoricienne mettent en dialogue leur recherche sur la conservation muséale, les collections coloniales, les résidus chimiques des traitements des matériaux, et les connexions relationnelles aux artefacts qui permettent d’aller au-delà de leur matérialité. Sur la base de cette recherche transdisciplinaire, elles souhaitent favoriser des passerelles entre les parcours et croiser les interrogations : en partant des gestes et des connaissances de chacun.e, informé.e.s par leur champ d’étude respectif et leurs pratiques individuelles, le groupe développera une exposition qui sera présentée au Château de Tours (à partir de janvier 2025).

Les étudiants du programme proposeront une restitution de leur travail au Château de Tours,
visible à partir du 17 janvier 2025

Si pour Sybil Coovi Handemagnon et Lotte Arndt, les survivances toxiques dans les collections coloniales, la question des restitutions, reconnections, circulations des artefacts, et la transformation (réparatrice) des relations postcoloniales sont au centre de leur travail commun, le workshop souhaite accueillir les interrogations personnelles des participant.e.s dans leur multiplicité.

Une conférence publique de Lotte Arndt, lundi 25 novembre 2024, et une conférence performée de Sybil Coovi Handemagnon et Lotte Arndt, vendredi 17 janvier 2025, ponctueront le programme.

Biographie de Lotte Arndt

Lotte Arndt (Paris) est maîtresse de conférences au centre de recherche Histoire culturelle et sociale de l’art (HiCSA) à l’université Paris 1, Panthéon-Sorbonne. Entre 2021 et 2025, elle travaille dans le cadre du projet de recherche international Reconnecting Objects. Epistemic Plurality and Transformative Practices in and beyond Museums, au sein de l’équipe de Bénédicte Savoy à l’Université technique de Berlin. Dans ce cadre, elle mène une recherche sur les collections toxiques, l’extractivisme, et les antinomies de la conservation dans les musées dites ethnographiques et d’histoire naturelle. Plus largement, elle accompagne le travail d’artistes qui questionnent le présent postcolonial et les antinomies de la modernité dans une perspective transnationale. Entre 2014-2021, elle a enseigné à l’École supérieure d’art et design Valence Grenoble.

Commissariats récents : Branching Streams. Sketches of Kinship (conçue collectivement avec Reconnecting “Objects”, Théodore Monod Museum for African Art, Dakar, 18 May-15 September 2024); Unextractable. Sammy Baloji invites (avec : Yasmin Afschar et Marlène Harles, Kunsthalle Mainz, Oct 2023-Feb 2024), Elvia Teotski: Molusma, La Criée, Rennes, Sep 2021; Extractive Landscapes (Museumspavillon Salzburg 2019).

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