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La folle du village

Damien ROUXEL

Damien Rouxel, Parents et fils au travail, photographie numérique, 2020
Damien Rouxel, Parents et fils au travail, photographie numérique, 2020

02 avril → 23 mai 2025

La Transversale Lycée Alain Fournier - 50 Rue Stéphane Mallarmé 18000 Bourges

organisé par

Gratuit

Ouvert du lundi au vendredi, de 8h à 12h, sur rendez-vous uniquement à : contact.latransversale@gmail.com
Fermée pendant les vacances de printemps, du 05 au 21 avril
Accessible aux PMR

contact.latransversale@gmail.com

02.48.23.11.88

+ d'infos

Damien Rouxel, Parents et fils au travail, photographie numérique, 2020
Damien Rouxel, Parents et fils au travail, photographie numérique, 2020
sur une invitation d'Emmanuel YGOUF
dans le cadre du cycle d'expositions The Tropical Song of the Prodigal Son
Vernissage mardi 01 avril à 18h
Rencontre publique et professionnelle mercredi 02 avril à 14h

« Damien Rouxel explore les interfaces, les interactions entre un monde fantasmé et la réalité des sexes, de la ruralité, des relations familiales, sociales, des normes, emmêlant intimement l’imaginaire aux éléments puisés dans ses expériences pour nous donner à saisir un monde qui vacille, où il s’extrait des réalités sordides, tel un phénix qui défie le mépris social, au milieu d’un environnement rude. » Fabienne Dumont, Prix de la critique AICA 2016

« Ma pratique artistique et mes autoportraits relèvent du travestissement. Que celui-ci soit de genre, visible par l’utilisation d’artifices comme le maquillage, les vêtements…, il retrouve rapidement ses origines carnavalesques en révélant les codes sociaux, les rôles établis, l’usage de masques, en bouleversant les hiérarchies et les pouvoirs. Par l’essence même de cette pratique, en travestissant les corps je travesti en réalité les images. Le travestissement me permet de fantasmer ma réalité et de rendre visible d’autres possibles en (me) jouant des codes. Ainsi la pratique du travestissement née de l’imitation peut aussi bien être assimilée au camouflage qu’à l’adaptation à un environnement dans le but de survivre. »

Damien Rouxel, L’Atelier A – Arte Creative et ADAGP

The tropical song of the prodigal son

Le cycle d’expositions The Tropical Song of the Prodigal Son, portant sur la fabulation spéculative, l’autofiction, les réalités alternatives, le fake et le décor dans les pratiques plastiques contemporaines, a été inauguré en octobre 2022 avec l’Aven, où Coline-Lou Ramonet Bonis développait un storytelling tellurique, sa pratique prenant racine dans un sol fait de mythologies plurielles, de récits poétiques, émancipateurs et métamorphiques, et prolongé en avril 2024 par l’exposition Rien n’est Vrai, tout est vivant, de Leslie Dupuy et Samuel Di Gianni, qui invitaient les spectateur·rices à parcourir des territoires imaginaires et inversés.

Titre emprunté à l’unique tube de l’éphémère groupe punk rock californien originaire de Berkeley, The Wrongers, sur leur album éponyme paru en 1986 chez Capitol Records — où référence à la fois explicite et moqueuse était faite à la parabole d’un Fils prodigue qui s’inventerait, pour justifier son piteux retour dans le giron paternel, de fabuleuses aventures exotiques — The tropical song of the prodigal son est un chant du retour invitant à l’imaginaire et aux mythologies personnelles.
Contrairement à l’auto-narration introspective, en procédant par décentrement, l’autofiction, le récit expérimental, l’oralité augmentée, la fictionnalisation d’archives et de souvenirs, le simulacre et les mensonges, sont autant de forces de propositions créatrices d’univers, de manières actives de raconter le monde, supports d’appréhension de la complexité du réel permettant d’embrasser un maximum de possibles.
La narration, la fiction et l’anticipation endossent un rôle actif dans le déploiement de mondes nouveaux, car tout en racontant ce monde-ci, elles le transforment, en proposent de nouveaux rapports : avec la spéculation, il s’agit de créer les conditions permettant d’inventer de nouvelles situations pour intensifier notre monde.
Proposition de désinfluence équivalente à une protopie, la fiction nous met à l’abri des fonctions de contrôle qui dictent le contenu que nous consommons et les idées et opinions que nous sommes autorisées à avoir. Cette prise effective sur le réel, cette ouverture à l’inventivité de formes narratives dont s’emparent les artistes, est l’expression pour elles et eux d’un pari que le réel se transforme différemment en fonction de la manière dont on le raconte, le récit s’affirmant comme un acte de fabrication.
S’il est question à travers ce cycle d’expositions de soutenir la narration face à l’hostilité ou à la suspicion qu’elle a suscité et rencontre encore parfois dans le monde de l’art (position que les artistes cultivent volontiers face aux rapports d’autorité que représente l’art), il s’agit aussi d’émettre l’hypothèse qu’une des raisons de l’intérêt récent de l’art contemporain pour la fiction spéculative, c’est qu’elle vient philosophiquement confirmer une intuition artistique : la pratique plastique relève de l’intuition d’une pensée qui prend forme dans une expression non verbale, mais que le propos de l’artiste, du·de la spectateur·rice, du·de la critique, du·de la commissaire, du·de la médiateur·rice, etc. permet de transformer en signification et en prolonge donc l’histoire.

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