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Portrait · Sandra Émonet

Responsable de la galerie La Box

Portrait · Sandra Émonet
Sandra Émonet est responsable de La Box, galerie de l'École Nationale Supérieure d'Art de Bourges. Depuis le début de son parcours professionnel, elle participe à la construction de projets dans le secteur des arts visuels. Aujourd'hui, elle nous partage le lancement du réseau de galeries des écoles d'art, qu'elle a lancé à un niveau européen.

Quel est votre parcours ?

J’ai toujours ressenti une émotion forte en regardant de l’art donc j’ai toujours su que je travaillerai dans ce milieu. Au lycée, j’ai étudié la philosophie, l’écriture et les arts visuels puis je suis entrée à l’école d’art de Tours. J’ai commencé par donner des cours d’arts plastiques et d’histoire de l’art à la fin de mes études avant d’intégrer le CCC OD comme chargée des publics, où je suis restée 10 ans.

J’ai rejoint La Labomédia en 2012 pour le lancement d’AAAR en tant que rédactrice en chef, puis Bandits-Mages en tant que chargée de projets internationaux. J’ai également été formatrice pour Artefacts et Écopia. Je me suis formée sur le terrain en cumulant souvent deux mi-temps.

En 2019, je suis sollicitée par l’ENSA Bourges pour être chargée des partenariats artistiques, et en 2021 par l’Antre Peaux pour être chargée de projets multimédias. Je suis restée deux ans sur ces deux postes. On en arrive à 2023, moment où j’ai rejoint l’ENSA Bourges en tant que responsable de la galerie La Box.

Quelles sont vos missions actuelles ?

Ce poste me permet de synthétiser les compétences que j’ai acquises tout au long de mes différentes expériences. En effet, il est en lien avec :

→ la pédagogie, car la galerie est située dans l’enceinte de l’ENSA Bourges ;

→ l’accueil en résidences : je privilégie l’accueil d’artistes en situation d’urgence à La Box ;

→ la professionnalisation des étudiant·es ;

→ la programmation d’exposition dans et hors-les-murs ;

→ le suivi éditorial, notamment du carnet annuel.

Ce poste me permet de combiner des aspects artistiques, créatifs et administratifs tout accompagnant les artistes et étudiant·es, qui sont parfois très jeunes, dans leur montée en compétences.

J’ai également lancé un réseau de galeries d’écoles d’art au niveau européen. En effet, nous avons en commun un positionnement particulier qui croise la pédagogie, la recherche et la programmation artistique. Ce réseau a pour objectif de créer des liens entre des personnes qui occupent les mêmes postes, dans différents lieux à travers l’Europe. Grâce au renforcement de mon équipe, j’ai pour projet de consacrer une demi-journée par semaine de mon temps de travail à l’animation de ce réseau.

Quelle vision portez-vous sur le paysage des arts visuels aujourd’hui en Centre-Val de Loire ?

Je trouve que les jeunes artistes ne sont pas toujours bien préparés aux différents contextes qu’ils vont rencontrer. Nous avons intérêt à nous regarder depuis l’extérieur et à nous inspirer d’autres initiatives, c’est pour cette raison que j’ai lancé le réseau des galeries des écoles d’art. L’objectif est d’enclencher une dynamique qui vise à nous désenclaver. Je suis très attachée à cette notion d’écosystème de l’art, car les artistes peuvent être très proches malgré des conditions de vie éloignées.

Dans le secteur très concurrentiel des arts visuels, les artistes et les structures ont tout intérêt à collaborer et chaque structure doit pouvoir se lier à plusieurs réseaux pour encourager la porosité et garantir les échanges.

Quel est l’impact de Bourges 2028 sur l’activité de La Box ?

Bourges 2028 ne change pas tous nos projets, mais nous en tenons compte. Par exemple, en ce moment, nous numérisons les archives de La Box, nous travaillons sur la mise en accessibilité du lieu ainsi que sur l’obtention du label Tourisme Handicap. Je souhaite également lancer un diagnostic sur la communication de la galerie qui est mal identifiée, car elle est dans l’enceinte de l’école. Les projets sont en perpétuelle construction.

Que représente le réseau devenir·art pour vous ?

Je considère qu’il manque peut-être un échelon départemental pour échanger sur des problématiques plus concrètes. En effet, j’ai l’impression qu’être un centre d’art à Tours ou à Orléans n’est pas la même chose qu’être une galerie à Bourges. Par exemple, à La Box, nous avons une problématique autour des ateliers-logements. En ce sens, je vois devenir·art comme un facilitateur qui favorise la construction de partenariats de proximité.

Je pense aussi qu’il serait intéressant de penser un outil qui permette de faire remonter les préoccupations des membres comme par exemple un forum ou une boite à idée. Cet outil serait également un bon moyen de valoriser la richesse des membres du réseau.