Après un premier reportage photographique au Bénin en 1999, Malik Nejmi découvre et forge ce qui deviendra, au sein d’une extrême variété de formes et de techniques, l’axe de son travail.
Celui-ci se compose en deux parties : l’une engagée, prendra souvent la forme de petits récits photographiques où l’investigation documentaire et les questions anthropologiques (en Afrique principalement) lui permettent d’élargir le creuset artistique et la reconquête d’un territoire lié à l’enfance et au rituel. Il accompagne souvent des communautés, des familles, son travail étant attaché à cette notion d’appartenance au groupe.
L’autre, plus vaste, s’attache à renouer avec le Maroc, pays que son père a quitté pour rejoindre la France.
Malik Nejmi part d’abord seul retrouver le pays de son père, y suit un homme qui parle du pays en marchant, « on marche pour disparaître, quand on n’a plus d’identité », et croise partout « le regard d’un homme assis, seul dans ses pensées, le regard de la dépression, l’image figée de l’Arabe qui rêve de partir… » Malik Nejmi finira par ramener son père au pays nié, et lui prêtera une géographie sensible pour s’exprimer. « Le passé, papa, c’est la taxe des immigrés ». Travail qui sera publié en trois volumes sous le titre « El Maghreb » (2001-2005).
En 2008 et 2009, il travaille sur le rejet subi par les enfants handicapés en Afrique, d’abord à la Pouponnière de Bamako, puis au Kenya en milieu traditionnel massai, et à Madagascar auprès des jumeaux du village de Mananjary.
En 2009 il a également participé à la Commande publique Mosaïques sur la diversité culturelle en France et était invité à participer au statement de Paris Photo 2009 « les pays arabes invités ».
En 2019, il mène un projet sur l’émergence d’un secteur religieux chrétien informel au Maroc avec la socio-anthropologue Sophie Bava et l’anthropologue Bernard Coyault. Ses images, viennent documenter les travaux des chercheurs, à la croisée de leurs terrains anthropologiques dans le quartier J5 de Rabat où résident la plupart des migrants.
Il reçoit en 2005 le Prix Kodak de la Critique Photographique, une mention spéciale du Jury du prix Nadar du livre 2006 pour l’ouvrage el Maghreb, et le Prix de Photographie 2007 de l’Académie des Beaux-Arts. En 2009, il reçoit une bourse de recherches et d’aide à l’exposition de l’ACSÉ (projet Laos, retour au pays des ancêtres et des esprits), et en 2011 l’allocation du CNAP Pour son projet Entrada, parcours migratoire autobiographique autour des grandes villes européennes (Barcelone, Marseille, Hambourg, Rotterdam …).
Il a exposé aux Rencontres Internationales de la Photographie d’Arles, à la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration, au Musée des Beaux-Arts d’Orléans, au Musée de Marrakech, aux Rencontres Africaines de la photographie de Bamako, en Norvège au Fotofest, à la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration et au Cambodge lors du Pnom Phen Photo Festival.
Ses œuvres récentes sont dans les collections de la BnF, de la fondation HSBC, du CNAP, de la C.N.H.I. ou encore de l’Agence Française de Développement.
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