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Conférence de Thu Van Tran

Portrait-Thu-Van-Tran_copyright Almine Rech

28 février 2024 - 18h

École supérieure d’art et de design – TALM-Tours 40 rue du Docteur Chaumier 37000 Tours

contact-tours@talm.fr

02 46 67 39 65

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Portrait-Thu-Van-Tran_copyright Almine Rech
Conférence proposée par Sandra Delacourt, professeure à l’École supérieure d’art et de design TALM-Tours, dans le cadre du cycle de conférences "Ce qui nous lie".

Cycle de conférences « Ce qui nous lie »

En 2022-2023, le cycle de conférences Ce qui nous lie s’est intéressé aux territoires ruraux et à leur définition comme des espaces délaissés, de relégation sociale, de faible intensité ou investis de peu de désirs. Cette année encore, il poursuit sa réflexion sur les imaginaires du « territoire vide » pour en sonder les affects, les formes, les écologiques, etc. Au fil de ces cinq rencontres, et à travers le regard singulier des artistes invité.es, Ce qui nous lie se penchera sur les politiques et stratégies spatiales de redistribution des espèces (faune, flore, humain.es) par le biais de pollutions ou de contaminations chimiques, qu’elles soient liées à des usages militaires, industriels, agricoles ou à des phénomènes naturels. Il sera question de la fabrication géopolitique de no-mans lands, de corridors sanitaires ou encore de zones tampons entre les vivants, en Europe, au Moyen-Orient et Proche-Orient, en Asie, etc. Tout au long de cette réflexion collective seront mises en tension les notions de destruction et de protection du vivant, mais aussi de désertification et de prolifération, à l’œuvre dans le champ social tout comme dans celui de l’art.

Thu Van Tran – Artiste

« Mes interventions plastiques prennent appui sur des enjeux sociétaux, des épisodes historiques et des catastrophes écologiques. Le premier acte écocide a eu lieu, selon moi, au Vietnam dans les années 60. L’anéantissement des écosystèmes et des sols par l’agent orange, un très puissant défoliant a marqué le peuple vietnamien, qui fut également empoisonné. » – Thu Van Tran

Thu Van Tran est née entre deux cultures, deux langues et deux identités nationales. Ses sculptures, installations, films ou photographies s’intéressent à la matérialité ambiguë du monde et à la charge politique dont sont porteurs les matériaux, les couleurs, les espaces. Hévéa, caoutchouc, pigments convoquent, dans son œuvre, l’épandage d’herbicides « arc-en-ciel » au Vietnam par l’armée américaine dans les années 1960, la contamination pérenne des sols et des populations, la déforestation et la mondialisation par la destruction des écosystèmes. Empreintes de poésie et de fictions, les œuvres de Thu Van Tran dénouent une étrange grammaire entre abstraction formelle et violence géopolitique, amenant à reconsidérer les formes de vie contemporaines.

Thu Van Tran est née en 1979 à Ho Chi Minh Ville, au Vietnam. Elle vit et travaille à Paris, en France. Ses œuvres figurent dans de nombreuses collections publiques françaises et internationales, telles que la collection du MNAM, Musée national d’art moderne – Centre Georges Pompidou (France), la collection du Frac-Île de France (France), le musée du Louvre Abu-Dhabi (Émirats arabes unis) et la collection de la Fondation Kadist (France/États-Unis). Thu Van Tran est représentée à Paris par la Galerie Almine Rech. En 2018, elle a notamment été nommée au Prix Marcel Duchamp, et lauréate en 2023 du Rosa Schapire Art Prize.

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