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Portrait · Mime

artiste-plasticien-collagiste

Portrait · Mime
Mime est artiste-plasticien-collagiste. Il est revenu en région Centre-Val de Loire après avoir habité et travaillé à Paris pendant quelques années. Il nous partage son parcours, ses influences et sa volonté de développer des projets de manière plus locale.

Quel est ton parcours ?

J’ai eu l’occasion de travailler dans le secteur de l’art à Paris, au Pavillon des Arts et du Design en tant que stagiaire . Comme j’ai vraiment aimé ce monde, j’ai fais des études dans le marché de l’art puis j’ai travaillé dans une galerie de mobilier contemporain à la production des œuvres. C’était incroyable, j’en prenais plein les yeux tous les jours.

J’ai ensuite ouvert un compte Instagram sur lequel je publiais des œuvres d’artistes émergents comme si c’était ma propre galerie. Sur ce compte, je postais pas mal de collages, comme par exemple ceux de l’artiste allemande Isabel Reitemeyer ou Jesse Draxler.

J’ai toujours eu envie de produire quelque chose artistiquement, mais je ne savais pas dessiner, c’est alors que je me suis inspiré de la pratique de ces artistes pour commencer le collage en 2017 et je me suis lancé full time en tant qu’artiste en 2020. Aujourd’hui ma production artistique comprend du collage papier et digital, de la performance papier filmée et de la sculpture.

Comment ta pratique artistique est-elle devenue ton activité professionnelle ?

Lorsque j’étais vendeur dans le mobilier d’édition, j’ai en même temps commencé à vendre et à exposer mes productions. J’ai notamment obtenu un contrat avec une agence missionnée pour décorer un hôtel 4 étoiles à Chypre. Depuis je continue de travailler avec ces agences et hôtels.

Quel est ton processus de création et quelles sont tes influences ?

J’aime l’esthétique d’influence antique, avec des statues et des fresques à la fois détaillées et minimalistes.

Pour mes collages, je suis à la recherche de vieux livres avec une belle qualité d’impression, que je trouve dans de vieilles bibliothèques. Je sélectionne également des portraits féminins et minimalistes dans l’esthétique de la mode. Ce qui m’intéresse ce sont les visages et la contorsion des corps. Pour ces portraits de figures féminines, je travaille aussi en collaboration avec des photographes professionnels.

Lors que j’ai commencé, je travaillais beaucoup à partir de statues de figures antiques. Aujourd’hui ma production a évolué et je pars d’un sujet féminin issu de la mode sur lequel je vais apposer des textures que je trouve dans mes vieux livres.

J’ai également une signature bleue. Quand j’ai commencé le collage, j’ai croisé une bombe bleu en faisant mes achats d’outils. J’ai gardé cette couleur et elle est devenue ma signature ou le témoin de la scène que je décris.

Comment ta production a t-elle évoluée au cours du temps ?

Il y a 3-4 ans, j’ai voulu donner une nouvelle dimension au papier, un mouvement. J’ai commencé à travailler sur des collages vidéos que j’appelle des performances papier. C’est une part importante de mon travail et pour laquelle je suis reconnu sur internet. Ces performances me permettent de donner vie à mes collages. Pour cela j’utilise des mécanismes différents, par exemple, je cache des fils derrière mes collages pour les animer sans que l’on voit mes mains, comme un marionnettiste.

Lorsque j’ai commencé à faire des vidéos, je ne savais pas vraiment comment les valoriser. J’ai commencé à vendre les fichiers digitaux de ces performances papier sous la forme de NFT. En plus de générer des revenus, j’ai trouvé une communauté d’entraide et de soutien, avec des artistes et des collectionneurs. Même si cette partie de mon activité professionnelle n’est pas toujours bien vue, c’est un formidable levier de développement. Certaines institutions ont par exemple développé leurs propres projets comme le Centre Pompidou avec l’acquisition de certaines œuvres digitales ou avec la NFT Factory située en face de cet établissement.

En ce moment, j’ai une exposition à Bruxelles pour le début du mois de juin. Pour celle-ci, j’ai commencé à travailler la sculpture pour donner vie au papier via des formes. La galeriste, qui me suivait sur Instagram, m’a appelé un jour pour me proposer ce projet d’exposition que j’ai accepté. Je voulais travailler la sculpture depuis longtemps et elle m’en a donné l’opportunité. Avec les performances et les installations, c’est une part de ma pratique que j’aimerais pousser dans le futur.

Pourquoi avoir adhéré à devenir·art ?

J’ai emménagé à Tours, ma ville natale, en 2020, à la fin de la première vague de Covid, ce qui correspond aussi au moment ou je me suis lancé en tant qu’artiste à temps plein. J’ai adhéré à devenir·art car j’ai le désir d’être plus présent dans la région tourangelle et de faire plus de projets en local. Je trouve également le site attrayant : il renvoie une bonne image des artistes présents en région.